La philosophie ancienne de l’Ayurveda est basée sur une compréhension profonde des vérités éternelles se rapportant au corps, au mental et à l’esprit humain. De nombreuses spéculations ont pris place quant à ses véritables origines, remontant à plus de 5000 ans.
Nous verrons, tout au long de cet article, comment l’Ayurveda a été découverte par des ascètes aux confins de l’Himalaya, l’origine des cinq éléments et l’influence de l’Ayurveda dans les systèmes de médecine ancestrale et moderne.
I- La découverte de l’Ayurveda par les Rishis
Il y a des milliers d’années vivaient aux confins de l’Himalaya les Rishis. Littéralement “Voyants” en Sanskrit, ils étaient des ascètes qui vivaient dans les forêts Himalayennes et y méditaient pour la prospérité du monde.
Un beau jour certains d’entre eux décidèrent de descendre dans les plaines rendre visite aux paysans, ceux qui avaient troqué leur vie de chasseur cueilleurs pour une vie sédentaire.
Après quelques jours parmi les paysans ils se rendirent compte que ce nouveau mode de vie avait rendu les hommes malades. Tous les éléments de la vie sédentaire : de la qualité des viandes et légumes des fermes (malnutrition) à la densité de la population (épidémies) produisirent de nouvelles maladies.
Les Rishis sentirent la maladie venir et décidèrent aussitôt de remonter dans leurs montagnes méditer sur une solution pour la santé de l’Homme.
Dans de profondes méditations les Rishis virent la composition de la matière, du corps et l’origine de la maladie.
A l’origine ils virent le plus subtil des éléments, l’éther, le vide (Aakaash), qui s’est formé à partir des vibrations cosmiques. En commençant à bouger, il a créé l’élément air (Vaayu). La friction entre les éléments en mouvement a donné naissance à la chaleur et à l’élément feu (Tejas). En se liquéfiant, le feu a engendré l’eau (Jala), dont une partie s’est solidifiée à son tour, formant la terre (Prithvi). Similairement le corps humain est composé de ces cinq éléments et reflète donc l’univers : c’est un macrocosme du microcosme.
Les Rishis ont compris que tout ce qui existe ne fait qu’un : chaque chose existe en relation, non dans l’isolement ou la séparation. Le corps affecte le mental et vice-versa, les sentiments et les pensées ont des effets physiques, comme les troubles du corps affectent l’état psychologique.
Tout ce qui existe dans le macrocosme a sa contrepartie dans le microcosme de l’univers intérieur de l’être humain.
La sagesse des Rishis, englobant l’ayurveda, le yoga et la méditation, a été transmise oralement de maître à disciple. Elle a été par la suite consignée dans des poèmes sanskrits : les VEDAS. Ces textes distillant les principaux savoirs historique, religieux, philosophique et médical de l’époque, ont été à la base de la culture et de la religion de l’Inde, surtout de l’hindouisme.

II- Comprendre l’origine des cinq éléments
La matière est constituée de cinq éléments :
- Espace (Aakaash)
- Air (Vaayu)
- Feu (Tejas)
- Eau (Jala)
- Terre (Prithvi)
- Espace (Aakaash)
D’abord il y a Aakaash, c’est l’espace ou Ether, le vide qui pré-existe toute chose. La matière est faite de vide, et la matière nait du vide. Le vide est un élément qui n’a pas de densité, qui est donc léger, qui permet la circulation, le mouvement, et dont la présence apporte de la sécheresse.
C’est l’élément associé au son, qui vibre dans l’espace, et donc à l’audition. Aakaash est l’élément qui fait toutes les structures creuses du corps : les orifices, les vaisseaux, la porosité des os etc… C’est l’élément que nous retrouvons dans Vāta Dosha.
- Air (Vaayu)
Vaayu, c’est l’air, le premier mouvement qui a lieu dans le vide. C’est la circulation dans l’espace. Le vent assèche, il est léger, frais et fin, grâce à quoi il pénètre facilement. C’est l’élément associé au toucher, on le sent sur notre peau.
Vaayu c’est l’élément qui va propulser tout ce qui emprunte les structures creuses du corps, notamment tous les vaisseaux (sanguins, nerveux etc…) mais aussi qui va diriger les échanges de part et d’autre des membranes. De manière générale c’est l’élément qui va façonner les formes du corps. Il met également le corps en mouvement. Il se retrouve avec l’air dans Vāta Dosha.
- Feu (Tejas)
Tejas est le feu, la chaleur née du mouvement. A l’origine il y a le vide, puis le mouvement se fît dans le vide, et le mouvement donna la chaleur. L’énergie cinétique produisant la chaleur, Tejas est chaud, pénétrant, asséchant. Tejas, le feu, est associé à la vue. Alors que nous ne pouvons voir ni Aakaash ni Vaayu, Tejas, le feu, la lumière, permet la vue.
Toutes les transformations dans le corps et le métabolisme sont dûs à Tejas. Apportant la chaleur il permet à toutes les réactions chimiques de s’opérer aisément dans le corps. Tejas apporte aussi la couleur : un bon métabolisme donne une belle peau et de la brillance à la peau et aux cheveux. Concernant notre capacité mentale il nous permet de faire la part des choses.
C’est l’élément que nous retrouvons avec l’eau dans Pitta Dosha.
- Eau (Jala)
Jala est l’eau. Là où le feu est chaud et monte, l’eau est froide et descend. Jala est l’antagoniste de Tejas : froid, hydratant, et fluide.
Jala est associé au goût, que l’on ne ressent que si la langue est humide. On peut entendre l’eau, la toucher, la voir et la goûter.
Jala est à l’origine de tous les fluides qui circulent dans le corps. Ces fluides ont leur origine dans ce que nous buvons et mangeons, transformés par Tejas. Ils circulent dans le corps pour venir l’irriguer, apporter à chaque tissu les nutriments dont il a besoin, ainsi que servir de substrat pour éliminer les déchets. Les selles, l’urine, la transpiration, les mucosités contiennent tous beaucoup d’eau dans laquelle les déchets du métabolisme sont en suspension.
C’est l’élément que nous retrouvons dans deux doshas : avec le feu dans Pitta Dosha, et avec la terre dans Kapha Dosha.
- Terre (Prithvi)
Prithvi est la terre. On atteint ici la pleine densité, le cinquième élément en partant d’Aakaash, le vide. Prithivi est stable, lourd, dense.
C’est l’élément associé à l’odorat. Là où Prithvi est présent,tous les 5 sens sont stimulés : l’audition, le toucher, la vue, le goût et enfin l’odorat.
Dans le corps Prithvi est l’élément à partir duquel toutes les structures sont faites : les organes, les vaisseaux, les muscles, les os, les nerfs. Tout ce qui est dur et palpable est fait d’une matrice de Prithvi. Mais cette matrice ne tient le coup physiquement que parce qu’elle est constamment entretenue par le métabolisme (Agni), et irriguée par des fluides (Jala), qui permettent des échanges dynamiques (Vaayu) à travers des espaces précis (Aakaash).
Prithvi, la terre, est l’élément que nous retrouvons avec l’eau dans Kapha Dosha.
Les cinq éléments sont l’origine de tout ce qui existe, ils se conjuguent pour engendrer le monde, notre corps, et les objets qui nous entourent.
L’Ayurveda perçoit le fonctionnement du corps à travers trois phénomènes: Vata, Pitta et Kapha. Ce sont les trois doshas, qui assurent toutes les fonctions du corps en bonne santé, et qui dérèglent le corps et produisent la maladie quand la santé fait défaut.
Ces trois doshas sont la manifestation de binômes de deux éléments : Vāta (Aakaash et Vayu), Pitta (Tejas et Jala) et Kapha (Jala et Prithvi).
Ce sont ces doshas qui sont le plus utilisés par les Vaidyas (médecins ayurvédiques) pour comprendre la santé et la maladie.

III- L’influence de l’Ayurveda dans le monde
L’Ayurveda a exercé une forte influence sur nombre de systèmes de médecine, depuis la médecine de la Grèce antique à la médecine chinoise traditionnelle. Toutes les formes de philosophie de l’Inde reposent sur les principes de base de l’ayurveda. Les systèmes de médecine chinoise et islamique (Unani Tibb) plongent également leurs racines dans l’Ayurveda.
Le Bouddha (550 av. J-C) se servait de l’Ayurveda, si bien que le bouddhisme propagé par les moines en Chine, en Mongolie, en Corée et au Sri Lanka au fil des siècles avait été accompagné par une pratique accrue de ce système.
Les négociants arabes avaient propagé la connaissance des plantes indiennes dans leurs Materia Medica, savoir passé aux Grecs et aux Romains, dont les philosophies et les pratiques sont à la base de la médecine européenne.
Mais à la suite de l’expansion de l’empire Moghol au XVIème siècle, la prédominance de la médecine islamique (Unani Tibb) a conduit à une répression partielle de l’Ayurveda en Inde.
Au XIXème siècle, les Britanniques l’ont écarté, ta tenant pour une superstition indigène. En 1833 ils ont fermé toutes les écoles ayurvédiques, bannissant la pratique de l’Ayurveda. Le savoir ayurvédique avait pu trouver refuge dans les villages et les temples.
Au début du XXème siècle, des médecines indiens et anglais progressistes se sont mis à réévaluer l’Ayurveda. Durant l’indépendance de l’Inde, en 1947, l’Ayurveda a retrouvé sa réputation de système confirmé de guérison. De nos jours l’Ayurveda s’épanouit en Inde avec la médecine islamique et allopathique occidentale.
Récemment l’Ayurveda a attiré l’attention des chercheurs du Japon et de l’Occident. L’Organisation mondiale de la santé a décidé de promouvoir sa pratique dans les pays émergents. En Occident, sa popularité s’accroît tous les jours à mesure que de plus en plus de personnes reconnaissent sa grande valeur – pas seulement pour la prévention et le traitement des maladies, mais aussi pour son modèle complet de mode de vie sain, englobant toutes les facettes de l’existence humaine : corps et esprit.
Qu’avez-vous pensé de cet article ? N’hésitez pas à me le dire en me laissant un petit commentaire sur mes réseaux sociaux ! Et s’il vous a apporté de la valeur partagez le à l’un.e de vos ami.e.s qui souhaiterait mieux comprendre les origines et l’influence de l’Ayurveda dans le monde 🌍
Pour mieux comprendre l’Ayurveda et optimiser votre santé je vous conseille de lire mon précédent article : « Optimiser sa santé avec l’Ayurveda«
Merci beaucoup pour votre lecture, à très vite 🌿